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L'interview d’Émilie Le Goff
Pour cette première sur le blog, j'ai interviewé Émilie Le Goff, Joueuse des Arrows Nantes Touch, club de Touch.
Nom : Le Goff
Prénom : Émilie
Date de Naissance : 07/11/1983 (32 ans)
Club(s) : Arrows Nantes Touch (2012-)
Nombre de sélections en équipe de France : 3 (tournois internationaux)
Palmarès : - Championne d'Europe continentale (2013/France) - Vice-champion d'Europe (2014/France) - 2 fois championne région ouest (depuis 2012/Arrows Nantes Touch)
II) Interview :
Le Résum'Sport : A quel âge avez-vous commencé le Touch ? pourquoi ce sport ?
Emilie Le Goff : J’ai commencé le Touch en 2012 à 29 ans. J’avais fait du basket pendant 15 ans et je cherchais un nouveau sport collectif qui puisse m’apporter autant. C’est un copain qui avait déjà pratiqué ce sport qui m’a amené aux Arrows Nantes Touch. J’ai tout de suite aimé ce sport, d’une part parce que c’est un jeu très collectif où il est impossible d’être perso et d’autre part parce que le côté mixte apporte un plus que l’on ne retrouve pas dans les autres sports co. C’est également un sport ou l’on apprend constamment de nouvelles choses au niveau technique individuelle et au niveau technique de groupe.
R'S : Quand a commencé votre carrière au haut-niveau ?
E.L.G : Le Touch est un sport jeune en France (10 ans), il est donc plus facile de pratiquer ce jeu à au niveau si l’on est motivée et assidue. En 2013 avait lieu la Coupe intercontinentale qui est un bon tournoi pour débuter en international car le niveau est plus abordable et les sélectionneurs profitent de cette compétition pour recruter des nouveaux joueurs. Mes coach m’avaient proposé de me présenter et j’ai donc été sélectionnée pour représenter la France en équipe féminine pendant l’été 2013.
R'S : Parlez nous de votre première sélection en équipe de France.
E.L.G : Une expérience inoubliable. C’était la première fois que je jouais à haut niveau. Nous avons tous reçu un équipement complet (maillot, pantalon, veste) que nous devions porter pendant la compétition pour représenter notre pays. On se croit un peu aux jeux olympiques avec toutes ces personnes venant de différents pays. L’avantage également est que d’autres équipes de France jouent au même endroit et pendant nos temps de pause, nous pouvions aller encourager les équipes mixte et équipes hommes. Cette année-là, les hommes et les femmes ont gagné et l’équipe mixte française a fini deuxième. Un belle année pour l’équipe de France. C’était une compétition sur trois jours ou nous avions deux à trois match de 40 minutes par jour. Une expérience intense mais très enrichissante.
R'S : Êtes-vous une joueuse amatrice ou semi-professionnelle ? Dans le monde, existe-t-il des joueurs ou joueuses de Touch professionnels ?
E.L.G : Je suis une joueuse amatrice. Même en Australie où le sport est très connu et télévisé, les joueurs sont également amateurs. Ils ont cependant de nombreux sponsors qui leur permettent de payer leur équipement et leurs trajets pour les différents entrainements et tournois; ce qui n’est pas toujours le cas pour nous.
R'S : Quels sont les postes au Touch ? Quelle est le vôtre ?
E.L.G : Au touch il y a trois postes, deux joueurs par poste (nous sommes 6 sur le terrain). Il y a deux middle qui organisent le jeu et décident des tactiques, deux link qui sont en général rapides et qui ont un rôle de passeur, et enfin les ailiers qui doivent guider les joueurs sur leurs placement et attraper les balles pour marquer près de la ligne de
touche. Chez les Arrows je joue en link ou middle et en équipe de France en middle.R'S : Quelles sont vos ambitions sportives (équipe de France, Arrows Nantes Touch...) ?
E.L.G : Cette année j’ai décidé de faire une pause en équipe de France car c’est une préparation physique intense (4 ou 5 jours de sport par semaine et des stages sur Paris une fois par mois). Je me consacre à mon club des Arrows et à l’équipe régionale féminine. Notre objectif est de faire les finales du championnat de France avec les Arrows et éventuellement de faire un tournoi à l’étranger, pourquoi pas à Barcelone en 2016. Avec les filles de la région nous voulons participer au tournoi de Paris : "l’élégance" qui est d’un très bon niveau et où nous visons un 6ème place (9èmes l’année dernière). Plus tard je reprendrai éventuellement la compétition en équipe de France, pourquoi pas pour la Coupe du monde 2019 en Malaisie, si je suis sélectionnée bien sûr !
R'S : Quelles sont vos résultats en ce début de saison ? Comment les jugez-vous ?
E.L.G : Le début de saison commence plutôt bien, nous avons gagné le premier plateau régional contre Acigné et Le Rheu (il faut finir en haut du tableau pour être en finale du championnat de France). Nous avons fini 3èmes au tournoi de Rennes et 5èmes au tournoi de Toulouse.
Pour ce qui est des filles nous n’avons pas encore eu de tournoi. Nous allons nous inscrire au tournoi homme régional pour s’entrainer contre plus fort que nous et bien nous préparer pour le tournoi de Paris en juin.R'S : Avez-vous des exemples, des personnes que vous admirez ?
E.L.G : J’admire plusieurs personnes au Touch, en voici quelques exemples
Deux joueuses : Jen Lee qui joue en Espagne, une joueuse hors pair qui est plus rapide que son ombre et Marnie qui joue en Angleterre et est une excellente middle qui peut faire gagner même une équipe de faible niveau par ses talents de leader. Ces deux femmes font beaucoup pour leur club et le développement du touch. Et à plus haut niveau, j’admire Peter Walters de Nouvelle-Zélande qui est l’un des meilleurs joueurs de touch et il a plus de 50 ans (il joue encore en équipe nationale car au Touch on a des catégories d’âge qui vont jusqu'à plus de 50 ans). Mais mon admiration première revient a John Singh, l’entraîneur de l’équipe +30 australienne homme qui leur a fait gagner la coupe du Monde cette année et qui est venu nous entraîner en France pendant la coupe du Monde. Il est très pédagogue et a dit quelque chose que je trouve très vrai dans ce sport : « le meilleur joueur n’est jamais celui qui finira meilleur marqueur, c’est celui qui reste dans l’ombre et offre toutes les balles d’essai à ses amis. »R'S : Quel est votre rythme d'entraînement, de compétition ?
E.L.G : Pendant la période équipe de France, l’entraînement est très intense comme dit plus haut. En ce moment je fais tout de même trois entraînements par semaine. Un entraînement pur physique (course, abdos, gainage), un entraînement pour les nouveaux où je participe au coaching et un entraînement confirmés. Nous avons environ un tournoi par mois, dans des villes différentes. Le tournoi dure toute une journée et en général on joue 6 matchs dans une journée, deux fois 10 min.
R'S : Quelle est l'exposition médiatique du Touch ? Qu'en pensez-vous ?
E.L.G : Le Touch est malheureusement encore peu médiatisé en France. Par manque de moyens et parce que les sports comme le foot et le rugby prennent beaucoup de place. C’est aussi parce que notre sport n’est pas encore reconnu par le ministère du sport, de ce fait, il n’est pas pratiqué dans les écoles. Nous poussons tous les ans pour que ce statut change car de nombreux instituteurs se montrent très intéressés par la pratique du sport qui est mixte et collectif. On commence à entendre parler de temps en temps dans les reportages radio et télé mais ce sont encore des interventions ponctuelles. Chacun se mobilise dans les différents club de sport et tous les articles comme celui-ci nous sont très bénéfiques
R'S : Comment jugez-vous le regard de la Fédération Française de Rugby sur votre sport ?
E.L.G : Certains club se sont rapprochés de la ligue de rugby dans leur ville, cela dépend vraiment des lieus. Dans certains endroits, c’est un peu plus difficile car la FFR a également une pratique similaire au touch qui s’appelle le RAT (Rugby à toucher), avec des règles légèrement différentes. Plusieurs avis sont partagés sur ce sujet mais personnellement je pense qu’il serait très bénéfique que nous nous regroupions pour combiner nos forces et développer au maximum le touch, notamment auprès des jeunes pour qui le jeu sans plaquage est moins dangereux.
R'S : Quand pensez-vous mettre un terme à votre carrière au haut-niveau, y a-t-il une "limite" d'âge qui empêche la pratique du Touch ?
E.L.G : J’espère continuer le Touch aussi longtemps que possible. Comme dit plus haut, le touch peut se jouer à tout âge et lors de la coupe du monde en Australie, l’un des joueurs avait plus de 60 ans ! Je trouve ça super qu’on puisse jouer à tout âge et surtout en vieillissant, on devient également plus posé et parfois plus malin du fait de l’expérience ! Le coach australien dont j’ai parlé nous a parfois marqué des essais en marchant tellement il avait anticipé le mouvement des défenseurs !!
R'S : Le mot de la fin, quelle message voulez-vous faire passer aux personnes qui lisent cet article ?
E.L.G : Je n’ai qu’une chose à dire : Venez essayer le Touch ! Pour le moment je ne connais personne qui n’a pas aimé. Il y en a pour tous les goûts, garçon ou fille, grand ou petit, rapide ou moins rapide, jeune ou moins jeune (nous avons une équipe de France de moins de 18 ans et une équipe de France de mois de 15 ans).
Mais il vaut mieux pratiquer qu’en parler alors, on vous attend !!
Un énorme Merci à Emilie pour sa coopération !
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Et Bonne Année 2016 !
Tags : Touch France, Touch, Touch Rugby, FIT, Fédération International de Touch, Interview de Touch
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Commentaires
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Bravo pour cet article.Comment as-tu fait pour contacter Emilie Le Goff?
Je la connaissais avant cet article. Et Merci !